Education sexuelle : le vrai et le faux
Depuis quelques jours, le gouvernement lance une grande opération de communication pour réfuter les arguments des "anti éducation sexuelle", de plus en plus nombreux. Quitte à jouer sur les mots et même avec la vérité. Reprenons donc les principaux éléments.
Education sexuelle dès 4 ans: pas encore
France Info a titré là-dessus: "Education sexuelle dès 4 ans : le vrai du faux"
Cette année, le gouvernement a imposé 3 cours d' "éducation sexuelle" pour tous les élèves de collège et lycée.
Ces cours ne sont pas encore "obligatoires" en primaire et maternelle.
Par contre, l'OMS recommande l' "éducation sexuelle" dès 4 ans dans ses "Standards pour l'éducation sexuelle en Europe", avec par exemple le module suivant pour les 4-6 ans, sur le thème de la "sexualité" (p.42):
L'UNESCO de son côté recommandait l'"éducation sexuelle" à 12 ans d'abord, puis dans ses premiers "Principes directeurs" de 2010 elle parlait de 5 ans, et est reste sur 5 ans dans la version 2 de 2018.
Le gouvernement, sous Hollande, a fait passer un texte qui intègre l' "éducation sexuelle" à un "parcours éducatif de santé": "Dès la maternelle et pour chaque cycle sont décrites les acquisitions visées et les activités de classe effectuées par les enseignants". Il y a dans ce parcours un "axe prévention", et un "axe protection de la santé".
La "stratégie nationale de santé sexuelle" adoptée en France en 2017 vise notamment à "Déployer l’éducation à la sexualité au sein du Parcours éducatif de santé à tous les niveaux scolaires, de la maternelle au lycée" (p.24).
Enfin, au Canada, l'éducation à la sexualité commence désormais dès la crèche.
L' "éducation à la sexualité" sera-t-elle obligatoire dès la maternelle?
Elle le sera dès le primaire, puisque c'est prévu depuis longtemps dans les textes (circulaire de 2003).
Mais ce n'était pas appliqué (c'est pour cela que Schiappa oblige les collèges et lycées à mettre en place 3 modules dès cette année):
"Selon une étude du Haut conseil à l’égalité de 2016, portant sur un échantillon d’établissements publics et privés, 25 % des écoles élémentaires, 4 % des collèges et 11 % des lycées, reconnaissaient n’avoir rien mis en place en la matière".
IMPORTANT : le contenu des cours n'est pas encore formalisé. Seules des thématiques sont imposées, et chaque académie doit établir un programme: "Chaque académie doit se doter d'un projet d'éducation à la sexualité intégré dans le projet académique de santé des élèves" (circulaire de 2003). Mais celui-ci n'est pas appliqué par tous les établissements scolaires.
Du coup, parmi les établissements qui appliquent l' "éducation sexuelle", on peut avoir des contenus très différents d'une académie à l'autre, d'un établissement à l'autre.
Les documents de l'ONU/OMS/UNESCO sont-ils obligatoires en France?
C'est un peu plus compliqué que cela. Ces entités internationales donnent des "orientations", des "impulsions", financent des programmes d' "éducation sexuelle" dans le monde.
Comme la France est membre de ces instances, qu'elle a signé leurs conventions, elle est censée mettre en oeuvre ces orientations.
Il serait en tout cas très mal vu de ne pas le faire, d'autant que l'ONU a intégré les "droits sexuels" et l' "éducation sexuelle" qui y est rattachée, aux droits de l'homme.
A plus ou moins court terme, ces "orientations", ces "standards", "principes directeurs" ou "conventions", seront mis en application en France.
La masturbation est-elle prévue dans l'"éducation sexuelle" en France ?
Nous n'en sommes pas encore là. Pour l'instant, seuls l'OMS maintient ses préconisations dans ses "Standards", comme on l'a vu plus haut. L'UNESCO, organe de l'ONU, dans son volume 2 des "principes directeurs" a retiré ce genre d'enseignements, qui étaient bien prévus dans le volume 1. Mais elle recommande l'application partout d'une "éducation sexuelle complète".
Cependant: comme l'inspiration générale du concept d' "éducation sexuelle" vient de l'IPPF (le Planning familial International), lui-même largement inspiré des délires d'Alfred Kinsey, et que comme on l'a vu cela ne dérange pas les "spécialistes" de l'OMS de parler de "découverte de son corps et de ses parties génitales" pour les 4-6 ans, il faut s'attendre à ce que cela entre progressivement dans les programmes.
Y a-t-il des choses positives dans l' "éducation sexuelle"?
Oui, d'ailleurs c'est en mettant en avant ces choses positives que le gouvernement justifie d'imposer cette "éducation sexuelle".
Ces choses positives sont par exemple l'apprentissage du respect de soi-même et des autres, l'égalité entre les hommes et les femmes, la prévention contre les abus sexuels (qui est enfin intégrée par l'UNESCO dans son programme), contre les grossesses précoces ou les maladies sexuellement transmissibles.
Mais il n'y a pas besoin d'intégrer ces "enseignements" une "éducation sexuelle" où on va aussi parler de porno, de pratiques sexuelles, de genre, à des enfants de primaire.
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