Richard GARDNER
L'inventeur du "Syndrome d'Aliénation Parentale" (SAP)
On dispose de nombreux éléments concernant Richard Gardner, qui a inventé le Syndrome d'Aliénation Parentale (SAP) dans les années 80, afin de contrer la déferlante de témoignages d'abus sexuels intrafamiliaux qu'ont connue les USA. Ses travaux n'ont aucune crédibilité scientifique et sont en réalité une protection pour les pères incestueux, mais ils passent encore hélas pour une référence aux yeux de trop nombreux professionnels.
Fiche d'identité:
> Né en 1931 dans le Bronx.
> Il est cité comme "psychiatre"
> Après des études à la Colombia University, il a commencé sa carrière dans l'armée en tant que pédopsychiatre en Allemagne.
> Il avait un cabinet de consultation à la Colombia University, mais n'était pas rémunéré par cette université, contrairement à ce qu'il racontait.
> Devenu expert auprès des tribunaux, il a dit avoir témoigné dans plus de 400 procès de garde d'enfants, à la demande des pères, pour venir soutenir que la mère manipulait les enfants et que le père était innocent de tout ce qu'on lui reprochait, abus sexuels compris. C'est grâce au SAP qu'il assurait souvent un acquittement aux accusé, et ce job était grassement payé.
> Il n'a jamais publié ses recherches dans des revues scientifiques avec comité de lecture, mais dans des revues juridiques qui n'ont jamais vérifié le sérieux de ses propos ou bien publiés par sa propre maison d'édition.
> Dans les années 80, Gardner a été souvent cité comme référence par ceux qui cherchaient à nier la réalité des abus sexuels de type rituel dénoncés par des centaines d'enfants dans des crèches et maternelles du pays. Ses théories ont contribué à étouffer la parole des enfants, tout comme la théorie aussi peu scientifique des "faux souvenirs", créée à la même époque.
> Il s'est suicidé en mai 2003 d'une vingtaine de coups de couteau dans le ventre.
Le SAP
Aujourd'hui encore, le SAP n'est toujours pas reconnu par la communauté scientifique, et encore moins dans le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental DisorderDiagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), le bottin de toutes les maladies et troubles psychiatriques et psychologiques, qui n'est pourtant pas très regardant.
Le SAP est basé sur un présupposé qui n'a jamais été vérifié scientifiquement, et pour cause: selon Gardner, il y a "plus de 50%" d'accusations mensongères portées par les enfants dans le cadre de séparations.
Quand les enfants, dans le cadre d'une séparation, dénoncent des actes sexuels commis par leur père, eh bien selon Gardner c'est a priori faux car lié au "conflit parental" imputé à la mère.
==> Le problème 1: c'est que les études sérieuses réalisées à ce sujet montrent que les mensonges sont marginaux, à moins de 8 % des cas de séparations conflictuelles (et moins de 2% pour les enfants les plus jeunes). En France, une analyse de 30.000 dossiers des Juges aux Affaires Familiales commandée en 2001 a montré que les "fausses accusations" d'abus sexuels dans le cadre de séparations ne représentent que 0,8% des dossiers.
==> Le problème 2 : c'est que les processus par lesquels les enfants révèlent ce genre d'abus sont connus. Souvent, les révélations sont faites quand l'enfant se sent à 'labri et protégé, c'est-à-dire juste après la séparation. Parfois aussi, les révélations de l'enfant sont à l'origine de la séparation des parents. or pour Gardner, un enfant qui dénonce alors qu'une séparation est en cours est forcément manipulé par sa mère, comme il n'a cessé de le répéter dans les tribunaux et les médias.
Gardner et la pédophilie
Richard Gardner a été un défenseur des pédophiles, minimisant l'impact de ce type d'abus sur les victimes, banalisant la pratique et allant même jusqu'à la justifier. Son discours était très proche de celui des lobbys pédophiles comme la NAMBLA (North American Man-Boy love Association).
Les stratégies d'attaque sont aussi à peu près les mêmes (liberté sexuelle, sexualisation des mineurs, banalisation de la pédophilie, lutte contre la discrimination des pédophiles...).
Voici quelques citations dudit Gardner, qui ne laissent aucun doute quant à son positionnement par rapport à la pédophilie. Où l'on comprend mieux pourquoi il dépensait autant d'énergie à tirer d'affaire des pères pédophiles, en niant la réalité des abus.
"De nombreuses sociétés ont été injustement répressives à l’égard de ceux qui ont des tendances sexuelles paraphiles et n’ont pas prêté attention aux facteurs génétiques qui peuvent les expliquer. Prendre en considération cette dimension pourrait permettre de mieux tolérer ceux qui ont des penchants sexuels atypiques. J’espère que cette théorie permettra de mieux comprendre et respecter ces individus qui par ailleurs jouent un rôle dans la survie de l’espèce" (Gardner "True and False Accusation", note 27, 670).
"La société occidentale est excessivement moralisatrice à l'égard des pédophiles. A mes yeux, les punitions draconiennes infligées aux pédophiles vont bien au-delà de la gravité des faits qu'on leur reproche". Gardner, R.A. (1991), Sex Abuse Hysteria: Salem Witch Trials Revisited, Cresskill, NJ: Creative Therapeutics, p.118
"Nous sommes fondés à croire que la plupart, sinon tous les enfants, ont la capacité d'atteindre un orgasme dès leur naissance". Gardner, R.A. (1991, Sex Abuse Hysteria: Salem Witch Trials Revisited, Cresskill, NJ: Creative Therapeutics, p. 12)
"L'enfant victime d'agressions sexuelles est généralement tenu pour une victime alors que l'enfant peut parfaitement initier des rencontres sexuelles en 'séduisant' l'adulte". Gardner, R.A. (1986), "Child Custody Litigation: A Guide for Parents and Mental Health Professionals", Cresskill, NJ : Creative Therapeutics, p 93.
"Il est important de souligner ici que beaucoup de ces thérapeutes croient qu’une rencontre sexuelle entre un adulte et un enfant – même brève, même tendre, aimante et non douloureuse – est automatiquement et immanquablement traumatisante pour l’enfant". Gardner, R. A. (1992), "True and false accusations of child sex abuse", Cresskill, NJ: Creative Therapeutics, pp. 670.
"La réduction de sa culpabilité par rapport à la masturbation l’aidera à encourager cette pratique chez sa fille, au besoin. Et le gain de sexualité de la mère pourrait réduire le besoin qu’éprouve son mari de retourner vers leur fille pour des satisfactions sexuelles". Gardner, R. A., "True and false accusations of child sex abuse", Cresskill, NJ: Creative Therapeutics. 1992, p. 585.
Gardner et les droits des enfants
Richard Gardner a activement œuvré:
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pour l’abolition du signalement obligatoire d’agressions sexuelles sur mineurs,
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pour l’abolition de la garantie de protection pour les professionnels signalant un cas de maltraitance sur enfant, et
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pour la création de programmes financés au niveau fédéral destinés à aider les personnes se disant victimes de fausses accusations.
Lui-même a dit ne procéder à aucune thérapie pour les enfants victimes, même lorsqu’il était sûr à 100% que des abus ont eu lieu, car en général, selon lui, ces abus n'ont pas de conséquences. Et selon Gardner, ce qui détermine le traumatisme, c'est l'attitude de la société qui condamne ces actes et victimise les victimes.
Dans sa grande bonté, il a aussi évoqué une thérapie pour les mères soi-disant "aliénantes": il faut qu'elles arrêtent de détester le père/abuseur, et il suffit de leur expliquer que la pédophilie est plus courante que ceux qui n'abusent pas de leurs enfants.
Enfin, la thérapie à destination des pères incestueux consiste à leur rendre l'estime d'eux-mêmes et à leur expliquer qu'ils sont loin d'être anormaux. On lui dit aussi que pour se protéger de cette société rétrograde qui punit de manière "draconienne" les pédophiles, il vaut mieux éviter de se faire pincer et donc de passer à l'acte.
Les conséquences en France de cette théorie débile
Ceux qui suivent les affaires de pédocriminalité constatent chaque jour les ravages de la théorie du SAP dans les tribunaux, qui permet de:
> Ne pas tenir compte des paroles des enfants victimes
> Ne pas tenir compte des paroles du parent protecteur (presque toujours la mère)
> Ne pas tenir compte des examens et certificats médicaux
> Classer sans suite les affaires d'inceste
> Confier la garde des enfants à l'abuseur qui passe aux yeux de la "justice" pour une victime.
> Retirer la garde et trop souvent l'autorité parentale à la mère si elle continue à dénoncer les abus subis par ses enfants.
On doit aussi noter la contre attaque des mis en cause, qui, une fois l'affaire des abus sexuels classée sans suite, entament souvent une procédure pour dénonciation calomnieuse, et la gagnent même en l'absence de preuves qu'aucun fait n'a été commis. Cela peut sembler incroyable mais c'est devenu systématique.
Une fois cette procédure pour dénonciation calomnieuse gagnée, alors que les faits d'abus n'ont jamais été jugés, le mis en cause peut réclamer la garde des enfants et ainsi s'assurer de leur silence.
Le SAP en passe d'être interdit
C'est pour toutes ces raisons que "Le ministère des Familles de l’Enfance et des Droits des Femmes vient d’annoncer la prochaine publication d’une fiche sur le site du ministère de la Justice, visant à proscrire l’utilisation du concept idéologique" du SAP, comme l'ont rappelé des experts en la matière.
Cette décision intervient dans le contexte du 5ème plan de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes (2017-2019). Le bilan réalisé pour la période 2014-2016 recommande de "Protéger les mères et leurs enfants dans l’exercice de l’autorité parentale pendant et après la séparation".
Cela passe par : "Informer sur le caractère médicalement infondé du "syndrome d’aliénation parentale"". Le texte précise que: " Dans les cas de violences conjugales ou de violences faites aux enfants, l’allégation du "syndrome d’aliénation parentale" soulève de réelles difficultés. Elle conduit à décrédibiliser la parole de la mère, exceptionnellement du père ou de l’enfant, et par conséquent à en nier le statut de victime en inversant les responsabilités. Or, aucune autorité scientifique n’a jamais reconnu un tel "syndrome" et le consensus scientifique souligne le manque de fiabilité de cette notion. Il n’est reconnu ni par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM5) ouvrage de référence de l’association américaine de psychiatrie (APA), ni par la classification internationale des maladies publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La recherche démontre que les fausses allégations de maltraitance ou de négligences sur les enfants sont marginales.
C’est pourquoi une communication visant à proscrire l’utilisation de ce concept sera réalisée, via la publication d’une fiche sur ce sujet, sur le site du ministère de la Justice. "
Mais on peut déjà s'attendre à ce que les mis en cause parlent d' "instrumentalisation" de l'enfant, de "manipulation" ou autre concept flou qui reviendrait au même que le SAP.
D'ailleurs, depuis 2009, des gens se sont réunis pour "redéfinir" le SAP histoire de le rendre à peu près crédible. La nouvelle définition du SAP, donnée par Paul Bensussan en 2013, est: "La condition psychologique particulière d'un enfant (habituellement dont les parents sont engagés dans une séparation très conflictuelle) qui s'allie fortement à l'un de ses parents (le parent préféré) et rejette la relation avec l'autre parent (le parent aliéné) sans raison légitime".
Question à 1000 F: comment sait-on si le rejet est "légitime"? Eh bien le problème est que la seule solution est d'en passer par la justice, qui classe sans suite 98% des signalements pour abus sur mineur.
Les propagandistes du SAP
> Paul Bensussan
> Hubert Van Gijseghem
> Claude Aiguesvives
> Jean-Louis Bardot